[dropcap]É[/dropcap]ric Halphen, LE juge Éric Halphen ?! Non l’écrivain.
Je découvre grâce à Rivages/Noir que Monsieur Le Juge Éric Halphen écrit, et bien en plus ! Tout comme chez Olivier Norek dont je vous parlais dans les conseils de lecture de l’été 2020, on croit immédiatement à l’histoire, car l’auteur a évolué dans ces milieux politico-judiciaires. On y retrouve même de manière surprenante un lien à l’actualité récente : des policiers racistes œuvrant sur un réseau social. C’est dire si les faits racontés sont empreints de réalisme.
Ici aussi le duo police/justice fonctionne à merveille. On y découvre les coulisses du pouvoir, les petites organisations entre amis, les luttes habituelles, la désorganisation de la justice, la corruption. Éric Halphen nous convie dans le quotidien intime de ses personnages : flics, juges, politiciens.
Première prouesse : ne pas dévoiler tous ses personnages dans les premières pages. Nous rencontrons tout d’abord Olivia, une quadragénaire commissaire, et son compagnon, Gustave, conseiller du candidat chouchou aux prochaines élections présidentielles (toute ressemblance n’est pas fortuite…). Se mêlent leurs acolytes respectifs au fur et à mesure, chacun représentant sa fonction avec des traits parfois caricaturaux, mais la finesse du style rattrape ces légèretés.
Quand à un tiers du livre, un nouveau personnage fait son apparition, on comprend alors la maîtrise du récit et cette façon de nous tenir en haleine, toujours avec élégance. Rien de grandiloquent ici, Éric Halphen n’en a pas besoin. Se dessine le roman noir, le vrai, celui qui se lit avec délectation. L’habilité de l’auteur est bien de nous saisir grâce à une écriture simple, élégante, sans jamais nous perdre, comme un labyrinthe où le fil d’Ariane se trouve entre nos mains. C’est la grande force de son écriture : on ne sait pas où va, on le suit, on ne le devance jamais. À aucun moment, je n’ai deviné la suite de ce roman. Éric Halphen utilise les ressorts habituels du polar : les fins de chapitres en suspens, les chapitres en italiques d’un personnage qui se dévoile lentement. Une part de mystère qui nous tient bien évidemment en haleine, mais ces biais sont fins, élégants, amenés avec précision et justesse, l’écriture est structurée, elle nous guide et nous avançons avec le plaisir de la découverte. Point de surprise magistrale, non Eric Halphen est subtil. Il est même possible qu’il donne de lui dans ce roman, par petites touches, quand il nous dépeint Olivia qui :
se cale sur une chanson des Têtes Raides et s’enivre de Ginette chantée par la voix puissante et mélodieuse de Christian Olivier
Seule ombre à ce roman (où le plaisir prévaut malgré tout) : une fin qui m’a étonnée par son manque de précision, de consistance. Comme un parallèle à certaines affaires bâclées par la justice ?
Cela n’empêche en rien ma vive curiosité pour les premiers romans d’Éric Halphen où se retrouvent deux des protagonistes de La faiblesse du maillon, le juge Bart et commissaire Bizek. Alors, sachant cela, à vous de voir par où commencer la lecture des romans d’un auteur, devenu maître du roman noir.
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La faiblesse du maillon de Éric Halphen
Rivages/Noir, Juin 2020
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Image bandeau : Photo by Hunters Race on Unsplash