Le joli disque que voilà. Et pourtant, dire que j’attendais le nouveau Great Lake Swimmers avec impatience serait un tantinet travestir la vérité. Le précédent album, New Wild Everywhere, avait profondément écorché mon ouïe, la faute à cet horrible violon électrique, omniprésent sur la quasi totalité de l’effort pourtant non dénué de bonnes chansons, du moins si on s’attardait à décortiquer le squelette de chaque composition. Ce fut ma première déception d’avec la bande à Tony Dekker, mais elle était de taille.
Ce n’est donc pas sans une certaine appréhension que j’entamais la première écoute de ce A Forest Of Arms, enregistré dans des conditions particulières puisque en partie capté dans les cavernes de Tyendinaga, dans l’Ontario, où ils y avaient monté un studio pour la circonstance.
Cette première écoute n’a pas vraiment réussi à dissiper mes doutes. Je ne retrouvais pas la force des compositions antérieures. Ici, point de Your Rocky Spine, d’Everything Is Moving So Fast ou de Silent Pictures Moving Films, mais plutôt un ensemble où peinait à se démarquer quelques titres plus facilement identifiables susceptibles de sortir l’opus de sa torpeur.
Mais comme souvent, c’est la répétition d’écoutes successives qui aura raison de mes réticences.
L’album commence par Something Like A Storm, et se termine par Expecting You, à savoir les deux mêmes chansons jouées sur un tempo très différent. Don’t Leave Me hanging est une ballade typique du groupe, Shaking All Over démontre combien REM est une évidence, tandis que l’intéressant Zero In The City fut le premier titre balancé en streaming par le groupe Canadien.
Contrairement aux autres albums, – A Forest Of Arms est leur sixième -, on ne dénote pas vraiment de chansons sortant du lot, plutôt un disque très homogène, et qui en définitive se révèle tout en douceur, de fort belle manière. Vous l’aurez compris, me voilà donc rassuré, et je ne peux que vous inviter à la dégustation de cette oeuvre tout à fait recommandable.
Great Lake Swimmers, A Forest Of Arms, depuis le 21 avril chez Nettwerk Records.