[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#3378D1″]A[/mks_dropcap]h Jain, Jain, Jain… Et dire qu’il y a cinq mois encore, je n’avais jamais entendu ton nom, et je répondais encore à la fille chez qui je squattais que non, je n’avais aucune idée de ce que tu faisais musicalement parlant, et que tu devais juste être une première partie avant Orelsan à votre concert du 14 Juilet dernier aux Francopholies de la Rochelle. J’étais, à ce moment là, bien loin de me douter que je me prendrais une des plus grosses claques de ma vie, dans le bon sens du terme néanmoins, et qu’une des premières choses que je me suis dit en rentrant le lendemain chez moi, ça n’était même pas « je retournerai voir Orelsan en concert » (qui pourtant était vraiment génial, avec un show magnifique et une énergie de dingue !), mais plutôt « Je vais écouter tout ce que fais Jain, pour retourner la voir, cette fois-ci en connaissance de cause ».
Bon, dire que je ne connaissais pas du tout Jain n’est pas tout à fait vrai. Lors de son concert, à deux reprises je me suis dit « Aaaaaaaaaah ! Mais je connais ça ! » La première fois, plutôt agréablement surprise, la seconde, un peu moins. J’avais déjà entendu Makeba, que je n’avais pas particulièrement aimé, au contraire de Dynabeat, hyper énergique et entraînante. Néanmoins, le fait de connaitre la chanson Makeba en single, m’a permis de comprendre une chose : Si je n’aimais pas vraiment ce qui était fait sur CD, je savais par avance que quoi qu’il arrive, sur scène, ça allait décoiffer. Car oui, Jain est toute seule sur scène, et elle court, saute partout, s’enregistre, se met en boucle, rechante par dessus, s’amuse avec le public… Et nous on fait deux « jumps », et on n’en peut déjà plus.
Et puis paradoxalement, au milieu de son show (promis, c’est la dernière fois que je parle de ce concert, qui n’est pas du tout le sujet de cette chronique), c’est une petite voix fluette, pleine d’humilité et visiblement remplie d’incertitude qui s’est élevée : « Alors là je vais vous jouer un morceau de mon nouvel album, il sortira fin Août. Du coup je sais pas si vous allez aimer, j’espère que oui. » Oh, un nouvel album bientôt ! Chouette !
Evidemment, quand il est sorti, j’ai sauté dessus. J’avais passé plus d’un mois à écouter tout ce que je pouvais trouver comme musique, du premier album, comme les quelques singles sortis du second, sans trop trop savoir d’ailleurs, quel morceau venait de quel album, et là, j’ai eu la joie de retrouver certains morceaux qui n’étaient pas encore sortis, mais qu’elle avait joué le 14 Juillet dernier. La première écoute, comme toutes celles des deux semaines qui ont suivis, n’a pas été concluante à mes oreilles. Le fait que j’étais clouée au lit avec 40 de fièvre y étant très probablement pour quelque chose, j’ai quand même décidé de le réécouter une fois guérie, et oh ! Étrangement il était bien plus audible à ce moment là.
Bien que je reste sur ma position par rapport au fait que Jain est une artiste faite pour le show, et que forcément, son album sera plus énergique en live que sur CD, c’est un très bon second album. « Oui c’est bien gentil, mais nous on veut savoir pourquoi », me direz-vous. Et vous auriez bien raison de poser la question. Alors c’est excellent pour plusieurs raisons : La première, c’est que Jain est une artiste populaire, très écoutée par les ados, les jeunes adultes, qui joue sur les codes de la musique qui fonctionne aujourd’hui, un peu électro, mais pas trop non plus, et qui pourtant, arrive à se démarquer des autres. Elle reste fidèle à elle-même du premier au second album, sans pour autant faire la même chose. Ce qui reste, c’est le côté électro, et une voix aux accents très reggae, qui n’est pas sans rappeler Selah Sue, sa marque de fabrique.
Là où cela change beaucoup néanmoins, ce sont sur les sonorités étrangères. Son premier album était très inspiré par l’Afrique, on pense tous à Makeba notamment, ou Hope, dans les refrains, mais même dans le nom de l’album « Zanaka« , un mot malgache signifiant « magie » (oui, j’ai regardé sur wikipédia, je l’avoue), là on part sur quelque chose de beaucoup plus oriental, avec les chansons du style Abu Dhabir, mais également avec une mélancolie remplie d’innocence qu’on n’avait pas vraiment dans le premier album, ou en moins grande quantité. On la remarque particulièrement sur les chansons Dream, Souldier, ou encore Feel it par exemple.
Néanmoins, si il y a un côté plus oriental et mélancolique, on retrouve encore quelques sonorités africaines et bien dynamiques, comme Alright, ou Oh man (pour le côté africain), et Star ou On My Way, qui ne sont pas sans me rappeler Dynabeat, qui est sûrement la chanson que je préfère sur le premier album.
Un pari très réussi je dirais pour Jain, je ne doute pas une seule seconde que son nouvel album ait autant du succès que le premier, rien à redire dessus, tout est vraiment géni… Ah non. Non, je ne peux pas vous quitter sans parler d’une chanson qui me donne envie de pleurer chaque fois que je l’entends. Inspecta. Pourquoi me fait-elle pleurer ? Parce qu’elle est triste ? Absolument pas. Non, je pleure parce qu’elle est vraiment très bien, MAIS quand même… Reprendre le générique de l’Inspecteur Gadget… C’est un peu comme le featuring entre Orelsan et Diziz la peste… C’est très bien hein, sauf qu’après on chante le générique du dessin animé pendant des jours et des jours. Mais bon, on l’écoute quand même.
Alors voilà Jain, mon voyage autour de ton nouvel album est fini pour l’instant. Je te dis à l’année prochaine pour un live report cette fois-ci sur un des concert de ta tournée ? Si je viens te voir, promis, je ne mettrai pas un mois à écrire l’article cette fois-ci !
Jain – Souldier
sorti chez Sony Music, 2018
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