[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#000000″]L[/mks_dropcap]e magnifique roman Le chercheur de vérité de James Robertson s’articule autour de la parole. Celle qui fait mal et qui peut aussi, parfois, guérir ou au moins apaiser.
Alan Tealing a perdu sa femme et sa fille dans un accident d’avion. Accident ou attentat ? Le doute n’existe pas longtemps et Tealing se lance dans la recherche de la vérité, qui ne sera pas forcément celle proposée par les enquêteurs. Il oubliera donc sa vie et un possible futur en souvenir de sa famille.
Plus de vingt après l’attentat, un agent de la CIA vient dévoiler quelque chose à Alan. Quelque chose qui le remet en route. Ce sera l’objet de la seconde partie du roman.
Le chercheur de vérité est très souvent dur à lire. L’auteur met à nu les sentiments de son personnage, sa douleur, ses angoisses.
La première partie du livre porte sur une longue conversation entre Tealing et l’agent de la CIA, cet affrontement, digne d’un duel de regards chez Sergio Leone, nous laisse pantois. James Robertson y glisse quelques apartés, dévoilant le passé de Tealing, sa rencontre avec sa femme, son travail à la faculté et ses recherches après le drame. Toute cette partie est éprouvante. Nous sommes au plus près d’un homme fini, qui en est conscient et qui refuse de se reconstruire. Son obsession pour la vérité a pris le dessus sur tout. Même à propos de ses relations avec sa soeur, ses parents, ses beaux-parents, encore en vie, eux, et voulant tourner la page. C’est l’occasion d’échanges tendus entre eux.
La parole donc. Entre deux hommes marqués, d’une façon différente, par un attentat. L’un le subissant en perdant femme et enfant, l’autre ayant tenté de trouver la vérité sans y parvenir.
La parole sera aussi au coeur de la seconde partie du roman. Un autre affrontement aura lieu, plus dur encore que le premier. Plus inattendu aussi. Une seconde partie pour reconstruire et accepter.
Le chercheur de vérité de James Robertson, traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller, éditions Métailié, avril 2017