[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#e3c934″]À[/mks_dropcap] l’heure où Simon est devenu un dessin animé (dans les Zouzous sur France 5), Stephanie Blake revient avec un nouvel album de ce lapin tellement humain.
Pour qui n’aurait pas la télé ou aurait vécu reclus dans un cloître ces quinze dernières années, Simon (alias Superlapin) est le personnage récurrent d’une série d’albums très drôles montrant notre anti-héros aux prises avec divers sentiments typiquement enfantins, voire tout simplement humains. Ce qui frappe avant tout dans l’œuvre de Stephanie Blake, c’est la justesse du ton, du rythme, des mimiques de Simon.
Arrivée en France à l’âge de 8 ans, Stephanie Blake a gardé des Etats-Unis un goût pour la littérature jeunesse qu’elle découvrit enfant : Dr Seuss (auteur injustement méconnu du Chat Chapeauté), la suédoise Astrid Lindgren (Fifi Brindacier – horriblement mutilé par la censure en France), le grand Tomi Ungerer (Les Trois Brigands), A.A. Milne (génial auteur de Winnie L’Ourson avant qu’il devienne une franchise Disney)… Bref, une littérature vivante, parfois frondeuse, et proche des préoccupations de l’enfant… à l’opposé de ce qui se faisait en France à la même époque.
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De cette matière américaine, elle a retenu l’importance du rythme des phrases, qu’elle lit et relit à voix haute sur fond de jazz dans son bureau. On y trouve d’ailleurs – ce n’est pas innocent – un portrait d’Ella Fitzgerald. Stephanie Blake est autodidacte, et plutôt que de chercher la belle image, c’est avant tout la quête de l’expression juste qui l’anime. Ainsi commence-t-elle chaque séance de dessin par une série d’expressions du visage de Simon dans l’humeur qui est la sienne au moment de dessiner. Car pour être la plus proche possible des réactions de son personnage, Stephanie Blake commence toujours par explorer les siennes.
[mks_dropcap style= »letter » size= »85″ bg_color= »#ffffff » txt_color= »#e3c934″]A[/mks_dropcap]insi donc, après Caca Boudin, Je veux pas aller à l’école, Je veux manger des pâtes et j’en passe, c’est à une nouvelle émotion que Simon va devoir se confronter : le sentiment d’injustice. Tout ça à cause d’un certain Ferdinand qui le manipule par des chantages. Et va chercher ci, et va chercher ça… La moutarde monte aux oreilles de notre lapin.
Heureusement, Simon a un petit frère plein de bon sens qui saura l’aider par ses conseils judicieux. Car autant l’amitié de Ferdinand n’est qu’intéressée, autant la complicité de Simon et son frère est forte et saura avoir raison du vilain manipulateur.
Une fois de plus l’auteure met dans le mille avec humour pour un album qui se paie le luxe d’être utile en plus d’être drôle… Car pour se débarrasser des amitiés toxiques, Simon a sa solution ! Laquelle ? A vous d’aller voir !
Mais… c’est pas juste ! de Stephanie Blake paru aux éditions L’école des Loisirs, 2017