[dropcap]L[/dropcap]e passage de duo à trio, avec l’arrivée du saxophoniste Christopher Duffin, ne change rien à l’affaire, la musique des Londoniens de Virginia Wing reste toujours aussi étrange et par bien des points, tout à fait fascinante.
L’écoute de Private LIFE s’apparente à la visite d’un étrange laboratoire, dans lesquels des savants fous s’amuseraient à mélanger tout ce qu’il leur passerait sous la main, non pas juste pour faire les malins mais afin de contribuer à améliorer le monde qui les entoure…Vaste et beau programme !
Faisant suite à l’excellent Ecstatic Arrow paru en 2018, Private LIFE voit donc le saxophoniste Christopher Duffin rejoindre Alice Merida Richards et Sam Pillay, fondateurs du groupe en 2012 et maintenant à la tête de quatre très jolis disques.
Tous ces gens s’étaient déjà croisés en studio en 2017 pour Tomorrow’s Gift, disque collaboratif entre Virginia Wing et Xam Duo, dont faisait partie Duffin en compagnie de Matthew Benn d’Hookworms.
Les voilà donc réunis pour 12 nouveaux titres, produits par le groupe lui-même et mixés par Misha Herring, et dont l’inspiration ira se chercher quelque part entre Prince, Laurie Anderson et The Slits.
Par rapport à ces prédécesseurs, Private LIFE se révèle plus pop, plus direct, à l’instar des euphorisants I’m Holding Out For Something ou Moon Turn Tides placés intelligemment en ouverture.
L’ajout du saxophone nous conduit aussi parfois aux limites du jazz, sur l’excellent 99 North en particulier, et le disque glisse peu à peu vers des expérimentations de plus en plus troublantes, comme sur l’orientalisant I Know About These Things en clôture de l’album.
Entre colère et espoir, volontaire et déterminée, Alice Merida Richards, de sa voix oscillant entre fermeté et fragilité, rêve d’un monde meilleur qu’elle s’engage à aller chercher elle-même, donnant un souffle puissant à des morceaux comme Return To View ou Soft Fruit.
Private LIFE avance ainsi, franchissant, en toute liberté, une étrange frontière entre vie du quotidien et mondes parallèles, symbolisés par ces sons synthétiques qui semblent surgir des 80’s (St. Francis Mountain) voire même d’une autre planète (Half Mourning ou le splendide Lucky Coin)!
Le mélange assumé des styles et le souffle épique qui traverse le disque de Virginia Wing nous donne à entendre là une des œuvres les plus originales de cette année 2021 et, sans aucun doute, une des plus recommandables.
Il a beau être fait de milliers de minuscules détails, Private LIFE s’écrit en grand….et s’écoute en boucle !
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Private LIFE – Virginia Wing
Fire Records – 12 février 2021
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Image bandeau : Martin Livesey