Série télévisée américaine de 8 épisodes – Première diffusion sur HBO le 12 Janvier 2014 – Diffusion Française sur OCS City en VOST à partir du 13 Janvier 2014 – Saison 1 achevée – Saison 2 en cours d’écriture et de casting.
Le pitch: en 1995, en Louisiane, une femme est assassinée. Son corps est retrouvé dans la forêt, coiffé de bois de cerfs, avec dans le dos des tatouages mystérieux. Deux inspecteurs, interprétés par Woody Harrelson et Matthew McConaughey, sont chargés de l’enquête.
Rien de neuf sous le soleil (ou plutôt dans les bayous), on connait ces ingrédients par cœur. Pourtant, ces 8 épisodes vont nous captiver comme si nous regardions une série policière pour la première fois !
Dès le générique, un climat s’installe : par les couleurs (gris, vert, ocre), par la musique (T-Bone Burnett, excellent), on sait déjà que l’on sera très loin de la Louisiane de carte postale. Puis, on fait la connaissance des deux personnages principaux, dont la relation va constituer le fil conducteur le plus puissant de la série, prenant souvent le pas sur la résolution de l’enquête en cours.
La narration va elle aussi rendre cette série palpitante: allers-retours entre la passé (l’enquête proprement dite) et le présent (une nouvelle enquête -liée à la précédente ?- menée par deux autres inspecteurs), entre mensonges (ce que racontent les personnages en 2012) et réalité (les faits qui se sont vraiment déroulés entre 1995 et 2002). Le spectateur devient acteur de la série, démêlant le faux du vrai, devenant complice des mensonges des deux héros.
Bien entendu, la plus grande force de la série réside dans la qualité de l’interprétation de Woody Harrelson et Matthew McConaughey.
Harrelson (Martin Hart), est impressionnant dans le rôle de cet homme qui se débat entre sa propre définition de la normalité (une vie domestique pépère), ses insatisfactions et les horreurs qu’il voit dans son quotidien d’inspecteur. Il faut le voir serrer les dents et rentrer son menton avant que sa colère n’explose pour comprendre toute la frustration accumulé par son personnage.
McConaughey, quant à lui, campe Rust Cohle, personnage revenu de tout après un drame personnel, celui qui n’a rien à perdre. La performance est habitée, tout en reposant essentiellement sur les silences et les non-dits.
Passons rapidement sur un épisode de conclusion un peu trop américain (rédemption ? apaisement ?) et réjouissons nous de pouvoir profiter de True Detective, série toute en tensions et en noirceur et totalement addictive.