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Chaque semaine, jusqu’à fin octobre, nous vous proposons de découvrir nos choix – totalement subjectifs ! – parmi une rentrée littéraire généreuse. Un bon moyen de s’y retrouver dans ce foisonnement de publications, puisque nous y présenterons aussi bien des titres d’auteurs confirmés que des ouvrages de romanciers moins connus, voire débutants. Littérature française, littérature étrangère, littérature dite « de genre » ou pas : la diversité est au rendez-vous, à l’image de la curiosité des chroniqueurs d’Addict-Culture. Parmi les romans que nous vous présentons dans cette rubrique, certains feront bien sûr l’objet de chroniques plus approfondies.
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Le Fils de l’Homme de Jean-Baptiste del Arno
Paru chez Gallimard, 19 Août 2021
Après plusieurs années d’absence, un homme resurgit dans la vie de sa compagne et de leur jeune fils. Il les entraîne aux Roches, une vieille maison isolée dans la montagne où lui-même a grandi auprès d’un patriarche impitoyable. Entourés par une nature sauvage, la mère et le fils voient le père étendre son emprise sur eux et édicter les lois mystérieuses de leur nouvelle existence. Hanté par son passé, rongé par la jalousie, l’homme sombre lentement dans la folie. Bientôt, tout retour semble impossible.
Après Règne animal, Jean-Baptiste Del Amo continue d’explorer le thème de la transmission de la violence d’une génération à une autre et de l’éternelle tragédie qui se noue entre les pères et les fils.
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Delta Blues de Julien Delmaire
Paru chez Grasset, 25 Août 2021
Printemps 1932, dans le delta du Mississippi. Une chaleur suffocante écrase la campagne et menace les récoltes. Un assassin sans visage frappe la nuit, et une injustice sans nom règne le jour. Des croix brûlent sous la lune, les cavaliers fantômes du Ku Klux Klan font régner la terreur et le Mississippi prend les couleurs de l’enfer. Au milieu du désastre, deux amants : Betty et Steve. Ils sont jeunes, Noirs et pauvres, mais persuadés que leur amour les sauvera…
Vaste fresque historique et musicale, aux accents faulknériens, Delta Blues déploie une galerie de personnages : Noirs, Blancs, Indiens et métis, planteurs et bluesmen errants, prêcheurs, sorcières, politiciens véreux, bagnards, trafiquants d’alcool et Legba, le dieu vaudou, « Maître des carrefours » qui, tel un détective d’outre-monde, veille sur le destin de chacun. Au fil des pages, un monde renaît : le Delta, la terre où naquit le blues, où des femmes et des hommes opprimés trouvèrent les voix qui firent écho à leur humanité.
Inspiré par le réalisme magique, écrit dans une langue vibrante et poétique, Delta Blues est un chant universel, bouleversant.
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Carnet de mémoires coloniales de Isabela Figueiredo
Traduit du portugais par Myriam Benarroch et Nathalie Meyroune
Paru chez Chandeigne, 02 Septembre 2021
Carnet de mémoires coloniales est le premier livre d’Isabela Figueiredo. Dans ce récit biographique elle revient sur son enfance à Lourenço Marques, devenu Maputo depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. Elle y dépeint sa relation aux adultes, à ses parents, à son père. Entre grande tendresse, amour filial et une certaine admiration de cet homme fort et protecteur, s’ajoute très jeune chez la jeune Isabela le rejet de ce qu’il est aussi, un colon, raciste, sexiste et violent. La grande force de ce texte réside dans cette ambiguïté dévoilée. Elle aime sans pouvoir s’empêcher de condamner et condamne sans pouvoir s’empêcher d’aimer.
La thématique du livre, l’abordage inédit du colonialisme, l’écriture frontale et crue d’Isabela Figueiredo font de Carnet de mémoires coloniales un livre coup de poing, qui brise certains tabous. Non, le colonialisme portugais n’était pas plus doux que les autres, les mécanismes de domination étant toujours éminemment violents. Ainsi, ce texte va bien au-delà d’une dénonciation; c’est aussi une sorte de tentative de réconciliation avec la figure du père ou plutôt une sorte de bilan, une écriture cathartique, qui dirait voilà ce que nous sommes, voilà ce que je suis. Le fruit de contradictions, de violence, de tendresse et d’injustices. Maintenant avançons.
La mise en avant des décalages, des contradictions sont comme des leitmotiv dans ce texte extrêmement fort et bouleversant. Isabela Figueiredo rend justice et expose des identités dilacérées, brisées et recollées. Des identités explosées, aux éclats éparpillés dans l’espace, le temps et l’imaginaire. Une histoire qui aura de nombreux échos avec l’histoire française.
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G.A.V. de Marin Fouqué
Paru chez Actes Sud, 18 Août 2021
Deux coups de feu ont retenti dans le quartier et les policiers rêvent de mettre la main sur le fauteur de troubles. En attendant, ils ont embarqué Angel, qui n’en est pas à sa première garde à vue.
Mais Angel connaît la musique, il ne balancera personne. Une nuit dans un commissariat, à chaque cellule sa voix : Angel à l’étrange sourire ; une jeune femme soumise au harcèlement quotidien d’un entrepôt ; des émeutiers ramassés à la fin d’une marche pour le climat ; un vieux manifestant brutalisé ; un cadre en dégrisement ; un flic exténué ; un adolescent souffre-douleur… Parias d’une nuit ou d’une vie, ils n’ont rien à déclarer, mais un destin à endosser, des circonstances à ressasser, une colère à exprimer, des espoirs à ranimer.
Intense comme un combat de boxe, puissante comme un cri d’alarme, cette polyphonie livre la radiographie d’une société française pulvérisée par le mépris et les rapports de domination. À travers des personnages aussi violents que tendres, dont l’ardente énergie éclaire les ténèbres de la garde à vue, Marin Fouqué transforme sa rage en chant de révolte collective.
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Une vie cachée de Thierry Hesse
Paru chez L’Olivier, 26 Août 2021
Quand on est né à Metz, les histoires de famille ressemblent à des leçons d’histoire – ou de géographie.
Hanté par la figure de son grand-père François, dit « Franz », le narrateur de ce récit part sur ses traces et découvre peu à peu sa jeunesse, son métier de tailleur et ses vraies origines. Le souvenir ? Pour Thierry Hesse, il épouse le mouvement d’une déambulation. Du Quartier Impérial construit par Guillaume II aux forêts de la Meuse, du conflit perdu de 1870 à la Grande Guerre, cette enquête sensible s’achève dans une chambre du quartier Botanique. Franz-François y aura passé une partie de sa vie, reclus et pourtant bien visible.
Une vie cachée : un de ces lieux de mémoire où se nouent la grande et la petite histoire. L’architecture, les paysages, les batailles, mais aussi l’enfance et la littérature (on y croise Franz Kafka et Claude Simon) ordonnent cet espace intime que Thierry Hesse nous invite à explorer avec lui.
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Poudre blanche Sable d’or de Matthieu Luzak
Paru à la Manufacture de livres, 02 Septembre 2021
Le premier est un journaliste sans passion qui travaille pour un média de seconde zone. Vie de couple pourrie. Une fille née d’un plan d’un soir. Perspective zéro. Un bon joint au petit-déj pour oublier que les journées n’annoncent rien de neuf. Le second sort de taule. Des combines et suffisamment de relations pour faire son trou dans la cité. De la coke pour égayer le quotidien, juste ce qu’il faut. Les voici partis pour quelques jours entre potes à Malaga, histoire de décompresser. Le cadre n’est pas au top, mais au moins, ils pourront parler entre hommes. Et justement à Malaga, il y a quelques années, Farid a monté un sacré coup. De ceux qui réussissent et qu’on ne raconte pas trop. De ceux que les journalistes ne traitent pas et qui pourtant en disent long.
Dans ce premier roman, Matthieu Luzak nous propose d’accompagner dans leur virée des types qui racontent une société sans avenir et résolument contemporaine. À la manière des lyrics d’un rap cru, il nous livre les rêves et les drames des désillusionnés du XXIe siècle.
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Le Saut d’Aaron de Magdalena Platzova
Traduit du tchèque par Barbora Faure
Paru chez Agullo, 26 Août 2021
Dans l’Europe des années vingt et trente, déchirée par la guerre et la révolution, la jeune Berta Altmann cherche sa voie en tant qu’artiste et femme indépendante. Sa quête de liberté la conduira de Vienne à l’école du Bauhaus, de Weimar à Berlin et jusqu’à Prague. La rencontre et la confrontation intellectuelle avec les artistes célèbres de son temps la poussent à s’engager dans des combats esthétiques et idéologiques à une époque où ceux-ci représentent des choix à la vie à la mort.
C’est à travers l’objectif d’une équipe de tournage israélienne du XXIe siècle que nous découvrons le destin extraordinaire de cette femme, inspiré de l’histoire réelle de Friedl Dicker-Brandeis, qui enseigna l’art aux enfants dans le camp de concentration de Terezín et fut assassinée à Auschwitz. Sans le savoir, les documentaristes, aidés par la petite-fille d’une de ces enfants, libéreront la force obsédante de secrets longtemps enfouis.
Cette fresque couvrant un siècle d’histoire de l’Europe centrale aborde avec force ce qu’il en coûte de se jeter dans l’inconnu afin d’oser s’affirmer en tant qu’individu et artiste.
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Le Cercueil de Job de Lance Weller
Traduit de l’anglais par François Happe
Paru chez Gallmeister, 26 Août 2021
Alors que la Guerre de Sécession fait rage, Bell Hood, jeune esclave noire en fuite, espère gagner le Nord en s’orientant grâce aux étoiles. Le périple vers la liberté est dangereux, entre chasseurs d’esclaves, combattants des deux armées et autres fugitifs affamés qui croisent sa route. Jeremiah Hoke, quant à lui, participe à l’horrible bataille de Shiloh dans les rangs confédérés, plus par hasard que par conviction. Il en sort mutilé et entame un parcours d’errance, à la recherche d’une improbable rédemption pour les crimes dont il a été le témoin. Deux destinées qui se révèlent liées par un drame originel commun, emblématique d’une Amérique en tumulte.
Doté d’un souffle épique qui emporte tout sur son passage, Le Cercueil de Job est un somptueux roman qui rend justice aux plus beaux espoirs humains.
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