L’équipe littéraire d’Addict-Culture aura encore vibré et été traversée par tant d’émotions au rythme de ses lectures en cette année 2024 ! Entre nouveaux venus et auteurs confirmés, récits intimistes et grandes aventures, éditeurs passionnés et passionnants, c’est un florilège toujours aussi riche et multiple que nous vous proposons pour clôturer cette année littéraire ! De belles idées de cadeaux à offrir ou à s’offrir ? Assurément !
Nord Sentinelle de Jérôme Ferrari, Actes Sud
Pour une banale histoire de bouteille introduite illicitement dans son restaurant, le jeune Alexandre Romani poignarde Alban Genevey au milieu d’une foule de touristes massés sur un port corse. Alban, étudiant dont les parents possèdent une résidence secondaire sur l’île, connaît son agresseur depuis l’enfance.
Dès lors, le narrateur, intimement lié aux Romani, remonte – comme on remonterait un fleuve et ses affluents – la ligne de vie des protagonistes…
La stratégie du lézard de Valerio Varesi traduit par Florence Rigollet, Agullo éditions
Dans la ville crépusculaire de Parme, recouverte d’un épais manteau de neige, la pourriture semble se cacher partout : la corruption sévit, la criminalité échappe à tout contrôle et la révolte grandit. Le commissaire Soneri tente difficilement de réprimer sa colère devant ce désordre incontrôlable. Il doit composer avec trois axes d’investigation, trois faits étranges dont le lien semble impossible à faire. Le premier vient d’Angela, sa compagne, qui rapporte des sons étranges provenant de la rive du fleuve…
Katie de Michael McDowell traduit par Jean Szlamowicz, Mnsieur Toussaint Louvertures
Lorsqu’en 1871, la désargentée et intrépide Philomela Drax reçoit une lettre de son richissime grand-père déclarant qu’il craint pour sa vie à cause d’une famille peu scrupuleuse, les Slape, elle se précipite à la rescousse. Mais le temps presse, car Katie Slape, une jeune femme dotée d’un don de voyance et d’un bon coup de marteau, est sur le point d’arriver à ses fins…Démarre alors une traque endiablée, des rues poussiéreuses d’un village du New Jersey aux trottoirs étincelants de Saratoga, en passant par les quais de New York, Philo poursuit Katie… à moins que ce ne soit l’inverse ? Car personne n’échappe à Katie la Furie !
Le couteau de Salman Rushdie traduit par Gérard Meudal, Gallimard
Pour la première fois, Salman Rushdie s’exprime sans concession sur l’attaque au couteau dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. Le romancier lève le voile sur la longue et douloureuse traversée pour se reconstruire après un acte d’une telle violence ; jusqu’au miracle d’une seconde chance.
Le Couteau se lit aussi comme une réflexion puissante, intime et finalement porteuse d’espoir sur la vie, l’amour et le pouvoir de la littérature. C’est également une ode à la création artistique comme espace de liberté absolue.
La Petite bonne de Bérénice Pichat, les avrils
Domestique au service des bourgeois, elle est travailleuse, courageuse, dévouée. Mais ce week-end-là, elle redoute de se rendre chez les Daniel. Exceptionnellement, Madame a accepté d’aller prendre l’air à la campagne. Alors la petite bonne devra rester seule avec Monsieur, un ancien pianiste accablé d’amertume, gueule cassée de la bataille de la Somme. Il faudra cohabiter, le laver, le nourrir. Mais Monsieur a un autre projet en tête. Un plan irrévocable, sidérant. Et si elle acceptait ? Et si elle le défiait ? Et s’ils se surprenaient ?
Peines perdues de Nicolas Lebel, le masque
Théo Pereira purge sa peine pour homicide involontaire au pénitencier Pieter Brueghel : par une nuit pluvieuse, deux ans plus tôt, il a perdu le contrôle de son véhicule et percuté un abribus où une femme s’était réfugiée. Chaque mois, le mari de la victime, Pierre Moulins, rend visite à Théo pour qu’il raconte, encore et encore, les derniers instants de son épouse, en échange d’un témoignage en sa faveur devant la commission de libération anticipée. Chaque mois, Moulins constate le délabrement de Théo dans cet univers qui le dévore et où une brute, Marco Minotti, a fait de lui son souffre-douleur. Ce que Théo ignore, c’est que, chaque mois, Moulins paye Minotti pour lui faire vivre l’enfer.
Allumeuse de Christine Van Geen, Seuil
Salomé, l’allumeuse par excellence, tant décrite et tant peinte, toujours représentée en femme lascive et cruelle, enflammant son beau-père en jouant de ses sept voiles : qui sait qu’elle n’a pas treize ans quand sa propre mère exige d’elle cette danse provocante ?Christine van Geen déconstruit l’archétype de l’allumeuse, de l’Antiquité à l’époque contemporaine : Ève, Cassandre, Galatée, Lolita, débusquant ses avatars dans les romans de Huysmans, les chansons de variété, le rap et les controverses de l’ère #MeToo. À ces grandes figures répondent des femmes anonymes, témoignant de cette expérience banale : se voir prêter un désir de séduction qui impliquerait leur consentement.
La résistance des Matériaux de François Médéline, La Manufacture de livres
Comptes bancaires occultes, commissions, sous commissions, compromissions, mensonges, argent sale et politique, enquêtes et journalisme, juges, élections. Un mélange de tout cela. Mediapart, Plenel et Arfi. Un ministre englué. La République déstabilisée. Vous avez tout cela dans le nouveau « roman » de François Médéline. Entre guillemets parce que l’affaire qu’il utilise en point de départ sonne étrangement à nos oreilles. Et heureux hasard ou malheureux, l’homme dont il s’inspire vient de sortir médiatiquement de sa retraite pour réclamer un retour en politique, estimant qu’il a purgé sa peine et qu’il a droit au pardon. Chacun jugera.
Rouge de Hovik Afyan traduit par Anahit Avetissian, La Peuplade
Merci aux éditions La Peuplade ! Bizarre de remercier un éditeur en début de chronique ? Et bien non car vraiment il y a peu d’éditeurs capables de prendre le risque d’éditer un auteur inconnu Hovik Afyan pour son roman Rouge, et de nous offrir non seulement la possibilité d’approcher un des conflits les plus méconnus de nos guerres contemporaines mais surtout de découvrir un texte absolument magnifique et bouleversant. Un texte dont il n’est pas facile de parler parce que parfois la puissance paralyse, que la densité du propos semble affadir tout ce qu’on pourrait en dire et qu’il faut laisser au lecteur se faire un chemin dans ce texte et sa part de mystère, de beauté.
Moi ce que j’aime c’est les monstres tome 2 de Emil Ferris, traduit par Jean-Charles Khalifa, Monsieur Toussaint Louverture
Le meurtre d’Anka Silverberg, la muse sombre et survivante de l’Holocauste de Karen Reyes n’a toujours pas été élucidé. L’arrestation de son voisin, la gangster Kiri Jack Gronan, a soulevé un coin du voile noir qui flotte sur son quartier, dans les années 1960, laissant entrevoir un monde en ébullition constitué de prostituées et de truands, d’êtres fantomatiques et de hippies. Et la mort de sa tendre maman a laissé un vide sidéral dans l’âme déjà chamboulée de Karen. Mais Uptown n’attend pas…
Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin, Agullo éditions
Après un one shot avec La nuit tombée sur nos âmes et son côté militant, Frédéric Paulin se lance à nouveau dans une trilogie. À propos du Liban.
Nul ennemi comme un frère s’aborde avec humilité, c’est un pavé qui impressionne de prime abord. On lit les premières pages prudemment. On prend des notes. On souligne. On a peur de se perdre dans tous ces personnages, ces noms aux consonances inconnus, ces origines, ces confessions. Puis on apprivoise tout cela et on est parti pour presque 500 pages intenses.
La Rivière de Laura Vinogradova, les éditions bleu et jaune
Dix ans après la disparition de sa sœur et toujours hantée par les souvenirs de son enfance malheureuse, Ruta s’enfuit – d’une vie confortable, de la ville, de son travail, de son mari et surtout d’elle-même – dans la maison héritée de son père.
Elle découvre les secrets de cet homme qu’elle n’a jamais connu, apprend à vivre simplement, et tisse des liens avec ses voisins. Parviendra-t-elle à comprendre son passé et à apprécier son présent ? Écrit dans un langage volontairement simple, ce roman aborde des questions complexes : la quête de sa place et de son épanouissement dans la vie.
La Route de Manu Larcenet, Dargaud
Avec cette incroyable adaptation du roman culte de Cormac McCarthy par Manu Larcenet, nous voici donc sur les pas d’un duo familial survivant de l’enfer, des incendies, des sectes, des méchants affamés, des cendres qui noient les nuages, de la neige piégeuse. Et ça prend à la gorge et aux tripes. Le roman du Prix Pulitzer de la fiction en 2007 était empreint d’une noirceur à faire pâlir. La bande-dessinée qu’en a tirée l’auteur de Blast (Dargaud) et du Rapport de Brodeck (Dargaud) n’a pas à rougir de la comparaison : scénaristiquement, on ne perd pas une miette du drame absolu qui se joue ; graphiquement, l’album est superbe et retrace avec une grande puissance le souffle du vent mauvais qui règne sur une Amérique décrépite.
Le tumulte et l’oubli de Timothée Demeillers, Asphalte
rande, très grande fresque qui s’étend sur plus d’un demi siècle Le tumulte et l’oubli de Timothée Demeillers aux éditions asphalte se lit comme une suite de nouvelles avec des personnages qui reviennent selon les chapitres, grandissent, survivent, ont une descendance et meurent. C’est alors les héritiers que nous suivons. Ils évoluent tous dans une ville imaginaire : Jedlow, dans la région des Suèdes – comme une sorte de personnage elle même avec ses bars qui passent de mains en mains, son quartier mal famé le Mir14 qui lui même finira par disparaître. Une ville donc, d’abord tchèquoslovaque puis prise par les allemands en 1938 et de nouveau tchèque après la guerre. Se jouent ici des destins individuels pris dans une histoire collective.
Le vent a dit son nom de Mohamed Abdallah, Au Diable Vauvert
Automne 1954. La Mauresque, cœur populaire de la ville d’Oran a la veille de la révolution algérienne. Les doutes se multiplient, les questions abondent, et l’insurrection grandit en sourdine.
Autour du petit Anir, orphelin et enfant chéri du quartier, Hachemi, Nordine, Aomar, Sald, Larbi…, ses amis, cousins et voisins, instituteurs, artistes, poètes, journalistes et saisonniers, mettent la révolte en mots et entrent en résistance pour se libérer de la présence coloniale française.
Un roman bouleversant sur les prémices de la guerre d’indépendance algérienne.
Watership Down de Richard Adams, traduit par Pierre Clinquart et Hélène Charrier Monsieur Toussaint Louverture
Jamais deux sans trois ! C’est la troisième édition de Watership Down, le chef d’œuvre de Richard Adams, que publient les éditions Monsieur Toussaint Louverture; et pour cette dernière livraison c’est sous une magnifique couverture signée Chris Thornley dont les chatoyantes couleurs devraient faire leur petit effet au pied du sapin. Autant vous dire tout de suite que malgré les deux éditions précédentes ce texte m’avait totalement échappé et je dois à un ami, que je ne remercierai jamais assez, de l’avoir découvert.
Comptine pour la dissolution du monde de Brian Evenson traduit par Jonathan Baillehche, Rivages
Après de longues années de silence et d’oubli, Brian Evenson intéresse à nouveau la France. En 2023 Quidam et déjà Rivages via la collection Imaginaire ont publié deux ouvrages de cet auteur. Voici le troisième : un recueil de nouvelles. 22 exactement. Avec Comptine pour la dissolution du monde, on retrouve l’écrivain qu’on connaît. Celui qui s’amuse à nous perdre, à tordre la réalité et à nous faire peur.
Bien-être de Nathan Hill traduit par Nathalie Bru, Gallimard
À l’aube des années 1990 à Chicago, en pleine bohème artistique, un homme et une femme vivent l’un en face de l’autre et s’épient en cachette. Rien ne semble les relier — elle est étudiante en psychologie, lui photographe rebelle. Mais lorsqu’ils se rencontrent enfin, le charme opère et l’histoire d’amour démarre aussitôt entre Elizabeth et Jack. Ils ont la vie devant eux et, même si leurs rêves et leurs milieux divergent, ils sont convaincus que leur amour résistera à l’épreuve du temps.
Colère de Arpad Soltez traduit par Barbora Faure, Agullo éditions
Des flics et des truands. La vieille histoire toujours recommencée. Un peu de politique aussi, de manipulation, d’escroquerie, de commerce et de capitalisme. Nous sommes en Slovaquie. Dans les années 90. La corruption bat son plein. Quelques flics surnagent. Une équipe : un petit jeune idéaliste et un vieux goguenard. Qui finissent par s’apprécier. Mais quand la mafia exécute son équipier, Miki Miko ne répond plus de rien. Tuer un homme si jeune, ce n’est pas possible. Et quand le meurtre est maquillé en accident, ça déborde. Colère et vengeance se mettent en marche.
Emma Picard de Mathieu Belezi, Le Tripode
Dans les années 1860, la France, peinant à peupler le territoire colonisé, offre à la veuve Picard une ferme et 20 hectares de terre en Algérie. Pour échapper à la misère et donner un avenir à ses quatre fils, elle accepte et s’engage à corps perdu dans l’aventure. Roman de l’obstination et de l’espoir, Emma Picard est la litanie entêtante d’une femme qui, durant toute une nuit, raconte au dernier fils survivant leur descente aux enfers.
L’origine des larmes de Jean-Paul Dubois, Editions de l’olivier
Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur. L’Origine des larmes est le récit que Paul confie à son psychiatre : l’histoire d’un homme blessé, qui voue une haine obsessionnelle à son géniteur coupable à ses yeux d’avoir fait souffrir sa femme et son fils tout au long de leur vie. L’apprentissage de la vengeance, en quelque sorte.
Amiante de Sebastien Dulude, La Peuplade
Chaque rentrée littéraire, apporte son lot de premiers romans, ces textes écrits par des auteurs encore méconnus et qui se répartissent inéquitablement entre miracles de réussite immédiate et simples débuts prometteurs, ou pas. Alors certes Sébastien Dulude n’est pas un auteur tout à fait débutant puisqu’il a déjà écrit trois recueils de poésie, mais il est sûr qu’Amiante, son premier roman qui paraît en cette rentrée 2024 aux éditions québécoises La Peuplade, mérite avec certitude d’être rangé dans la première catégorie: une fort belle réussite, un texte maitrisé et puissant qui ne lâche pas le lecteur.
Le Dôme de la méduse Tome 2 de la trilogie Baryonique de Pierre Raufast, Aux Forges de Vulcain
Et voilà la fin de cette formidable trilogie proposée par Pierre Raufast et les éditons Aux forges de Vulcain. Comme pour la fin du tome 1, celle du tome 2 nous laissait sur un sacré suspens. Qu’était ce dôme trouvé sur cette nouvelle planète ? Et qui sabotait la mission de nos héroïnes ? Tout ceci trouvera sa résolution dans un tome 3 aussi passionnant que les deux premiers. Rôle des ordinateurs super puissants (on pense forcément à 2001 odyssée de l’espace), une possible trahison pour le bien commun en laissant de côté quelques principes de la démocratie, l’étude d’une nouvelle langue et d’une civilisation inconnue. Voici quelques uns des thèmes développés ici.
Archipels de Hélène Gaudy, Editions de l’olivier
Faire de la littérature avec méthode. Voilà sans doute ce qui définirait à merveille le travail d’Hélène Gaudy dont j’avais particulièrement apprécié Un monde sans rivage, fantastique récit de l’expédition de trois explorateurs suédois partis découvrir, sans malheureusement revenir, le pôle Nord en montgolfière. Cette méthode Hélène Gaudy la définit elle-même, dans Archipels, ce texte intime qui paraît aux Éditions de l’Olivier en cette rentrée littéraire 2024, comme «l’accumulation des preuves sur les inconnus que nous avons été ». Mais cette fois, point d’explorateur lointain, elle s’attache à découvrir qui est son père et non pas comme le ferait rétrospectivement quelqu’un qui vient d’être confronté à la perte d’un être cher, mais par des rencontres avec celui qu’elle devrait pourtant bien connaître et dont elle sait finalement si peu de choses ou si mal.
L’os du milieu de Gonçalo M. Tavares traduit par Dominique Nédellec, Viviane Hamy éditions
Ils sont quatre personnages perdus, aussi différents que peuvent l’être des hommes et des femmes entre eux et pourtant indissolublement liés au sein du Royaume de Gonçalo M. Tavares, maître de l’absurdité, de cette littérature de l’au-delà du réel qui glace autant qu’elle invite à une réflexion profonde sur notre modernité et ses insaisissables béances. Dans ce nouvel opus du cycle Royaume, L’os du milieu, qui parait en cette rentrée littéraire, le plus talentueux et déstabilisant écrivain de la scène littéraire portugaise nous invite à un tableau social en quatre actes, un pour chacun de ses protagonistes.
Souvenirs d’un futur radieux de José Vieira, Chandeigne Editions
Souvenir d’un futur radieux, est un très beau texte, sobre et puissant, un récit qui vient dire haut et fort que tous, immigrés d’hier et d’aujourd’hui « venons de la même histoire ». L’enfance de José Vieira, écrivain mais aussi cinéaste, c’est la France peu accueillante des années 60, celle qu’il entraperçoit avec ses yeux d’enfant de 7 ans le jour où il traverse la frontière avec sa mère et ses frères et sœurs pour venir retrouver un père harassé par les heures de travail, tout entier dévoué à imaginer un avenir meilleur pour sa famille. Un avenir que le chef de famille, catholique fervent, espère évidemment portugais hanté par le mythe d’un retour rapide dans un pays qu’il a pourtant quitté à cause d’une dictature qui affamait ses ressortissants et étouffait leurs libertés.
Le cri du corps d’Alexandre Chardin, Editions Sarbacane
Adam, 14 ans, tombe sur le terrain de foot ou de bagarre générale. Et ne se relève pas. Mais il se cache, ne répond et fait le mort en attendant l’occasion de filer vite fait bien fait. Dans le quartier on aime pas tellement les balances, alors se taire, c’est une seconde nature. Adam est donc resté sur le terrain, sur le carreau. Pourtant juste avant la barre dans le dos, il avait étalé un adversaire comme il faut et son pote avait tout bien filmé. Là, les policiers, les pompiers sont arrivés. Direction l’hôpital. Une longue attente discrète avant de prendre ses jambes à son cou, pour rejoindre ses copains. L’affaire de quelques jours. Juste un peu de repos. Mais dans la chambre d’à côté, un garçon crie. Toute la nuit. Difficile de récupérer dans ces conditions.
Missak et Méllinée, une histoire de l’affiche rouge d’Elise Fontenaille, Editions du Rouergue
Le nouveau « roman » d’Élise Fontenaille, dont on avait adoré Diane l’ensauvagée, vient de paraître toujours aux éditions Rouergue, dans la collection doado. C’est une belle et éprouvante lecture. Essentielle peut être en ces temps de plus en plus troubles. L’histoire de deux résistants et de leur groupe, la façon dont il se sont rebellés contre l’occupant peut ou doit faire écho à la politique actuelle. On se souvient du film L’armée du crime de Robert Guédigian, sorti en 2009. Lire Élise Fontenaille nous donne envie de le revoir. Elle nous raconte donc le destin de ces deux amoureux qui sacrifient tout, jusqu’à sa vie pour Missak, afin de libérer la France.