Rires, larmes, suspens, nostalgie… L’équipe littéraire d’Addict-Culture en aura vécu des émotions pendant cette année 2023 ! Entre nouveaux venus et auteurs confirmés, récits intimistes et grandes aventures, éditeurs passionnés et passionnants, c’est un florilège particulièrement riche, chatoyant, et plein de (bonnes) surprises que nous vous proposons en ce mois de décembre. De belles idées de cadeaux à offrir ou à s’offrir ? Certainement !
La vallée des Lazhars de Soufiane Khaloua, Agullo éditions
Pour son premier roman, Soufiane Khaloua fait preuve d’une véritable maîtrise du romanesque : quel souffle, quelle douceur se dégagent de l’histoire qu’Amir, aujourd’hui âgé, offre à sa petite-fille en guise d’héritage ! Lire la suite
Tomas Nevinson de Javier Marias traduit par Marie-Odile Fortier-Masek, Gallimard
C’est avec émotion que j’ai ouvert le dernier ouvrage de Javier Marías, Tomás Nevinson paru aux éditions Gallimard fin 2022. Car cette fois-ci dernier ne doit pas s’entendre au sens de date, mais de fin, le maître madrilène ayant été emporté par le Covid en septembre dernier… Lire la suite
L’Antre de Brian Evenson traduit par Stéphane Vanderhaeghe, Quidam
Un lieu inconnu. Temps indéfini. Sur ce qui semble être la Terre, et les vestiges d’une humanité disparue. Les derniers hommes. Le dernier homme.
Mais ce dernier homme en est-il vraiment un ? Il a été fabriqué. Il sait qu’il n’est pas né de la rencontre d’un ovule et d’un spermatozoïde… Lire la suite
Datas sanglantes de Jakub Szamalek traduit par Kamil Barbarski, Métailié
Si les nouvelles technologies vous donnent des cauchemars, ne lisez pas ce livre. Ou plutôt si. Lisez-le pour mieux comprendre non pas ce qui nous attend, mais ce qui nous environne… Lire la suite
La version qui n’intéresse personne d’Emmanuelle Pierrot, Le Quartanier
La littérature québécoise n’en finit plus de déferler sur la France et sur ses voisins francophones. Il arrive même désormais que les parutions soient quasi-simultanées, sans qu’il ne soit besoin d’attendre que le roman soit exporté, comme c’était encore parfois le cas il y a quelques années… Lire la suite
La Petite fille, de Bernhard Schlink traduit par Bernard Lortholary, Gallimard
Encensé par les libraires en ce début d’année, La Petite-fille fait écho à nos questions et inquiétudes relatives à l’actualité européenne et, soyons francs, à l’actualité tout court. A travers le récit de Kaspar, vieux libraire découvrant un pan de vie inconnu de sa feue épouse, Birgit, Bernhard Schlink met en lumière la transmission active au sein même de la cellule familiale d’idéologies que l’on pensait révolues… Lire la suite
Immobilité de Brian Evenson traduit par Jonathan Baillehache, Rivages
Deuxième parution du grand Brian Evenson en janvier 2023. Après L’antre chez Quidam, voici Immobilité chez Rivages.
Si L’antre est un roman très court, Immobilité nous propose un voyage plus long mais toujours avec un thème science fiction très prégnant et complexe… Lire la suite
Volna – après le black out de Christophe Siébert, Mu éditions
Christophe Siébert est un drôle d’oiseau. Il s’est fait connaître à un public plus large en remportant le prix Sade en 2019 pour Métaphysique de la viande (Au Diable Vauvert). Depuis, il s’est lancé dans une entreprise folle : situer ses romans dans une mégapole imaginaire, Mertvecgorod, cité-pays située aux confins de la Russie et de l’Ukraine, dont la spécialité est le traitement des déchets du monde industriel… Lire la suite
Trust d’Hernan Diaz traduit par Nicolas Richard, Editions de l’olivier
Toi qui ouvre Trust, abandonne toute certitude. Ce livre ne fait qu’une bouchée de son lecteur. Il le balade allègrement dans un labyrinthe sans même que celui-ci ne le soupçonne. De là à penser qu’il pourrait souffler un grand vent de modernité sur la littérature contemporaine, il n’y a qu’un pas que l’on a très envie de franchir. Plus qu’un roman, Trust est une poupée gigogne. Une telle habilité dans la construction semble d’ailleurs justifier à elle seule l’obtention du Prix Pulitzer de la fiction… Lire la suite
Le Pentaqueuque ou les cinq livres d’Isaac de Angel Wagenstein traduit par Veronika Nentcheva et Eric Naulleau, édiitons Zulma
On dit parfois que chaque livre attend son moment pour être lu: en ce qui concerne Le Pentateuque je ne pense plus désormais que j’ai « raté » les précedentes éditions mais que son temps n’était pas encore venu. Je suis reconnaissante de l’avoir découvert cet automne. La voix d’Isaac Blumenfeld, le narrateur, m’a accompagnée durant plusieurs soirées où je cherchais du réconfort au milieu de cette folie généralisée… Lire la suite
La Renarde de Dubravka Ugresic traduit par Chloé Billon, editions Bourgois
Arrivée dans le catalogue Bourgois en 2020 avec Le Ministère de la douleur et Le Musée des redditions sans conditions (collection Titres – traduction Janine Matillon), Dubravka Ugrešić est traduite à partir de 2021 et Baba Yaga a pondu un oeuf : le mythe de Baba Yaga par Chloé Billon. La Renarde paraîtra en France un mois avant la disparition de l’autrice, comme une réflexion sur la création littéraire et sur la place de l’auteur dans le monde et dans l’histoire… Lire la suite
L’enragé de Sorj Chalandon, Grasset
Ils ne sont pas bien nombreux les écrivains à savoir, au détour d’une phrase, qu’on attend pas forcément, nous donner des frissons, provoquer un élan lacrymales et le sentiment de lire quelque chose d’essentiel, quelque chose qui nous parle tellement qu’on a l’impression qu’ils font partie de nous, de notre famille peut-être, de notre cercle amical. Sorj Chalandon est évidemment de ceux-là. Il le prouve à chaque nouvel ouvrage. Bien sûr, ses thèmes, ses centres d’intérêts sont proches des miens mais il sait écrire LA phrase qui dit tout, au bon moment. Celle qui nous fait lâcher le bouquin tellement elle nous marque… Lire la suite
Jusqu’à la corde de Lionel Destremeau, La Manufacture de livres
Dès son premier roman, Gueules d’ombre, paru en 2022, Lionel Destremau affirmait un style très personnel, n’hésitant pas à situer son roman dans un territoire imprécis, en un temps imprécis. Pour son deuxième roman, Jusqu’à la corde, il reprend les mêmes partis pris et démontre une deuxième fois que la distance que lui octroient ces choix singuliers lui donnent la liberté d’exprimer dans un registre universel une vision du monde très personnelle et finalement très lucide… Lire la suite
La grosse d’Isabela Figueiredo traduit par Joao Viegas, Chandeigne éditions
Les courbes généreuses d’un corps dessiné envahissent toute la couverture du roman d’Isabela Figueiredo, La Grosse, publié par les éditions Chandeigne en cette rentrée littéraire 2023. Un corps volumineux d’une lumineuse chair rosée qui laisse cependant transparaître un vert opalin qui rappelle, non sans raisons nous le verrons, la couleur de son précédent ouvrage, Carnet de mémoires coloniales, magistral texte où l’écrivaine racontait son enfance au Mozambique alors sous domination portugaise… Lire la suite
Allemagne, conte obscène de Victor Paskov traduit par Marie Vrinat-Nikolov, éditions du Typhon
Nous sommes en 1968 et les tanks russes investissent Prague.
Nous sommes en 1968 et Sofia accueille le Festival mondial de la jeunesse et des étudiants. Compte tenu du nombre de nationalités présentes pour l’événement, la milice bulgare est obligée de fermer les yeux pour éviter un incident diplomatique.
Victor passe une dernière nuit avec ses amis avant de les quitter pour rejoindre son père en RDA, terre promise dans l’imaginaire des pays frères… Lire la suite
Le silence des pères de Rachid Benzine, Seuil
Si Rachid Benzine place une citation de Paul Auster en exergue de son nouveau livre , ça ne peut être un hasard tant Les silences des pères fait écho à L’invention de la solitude du même Auster. Ces pères présents ou absents, qui pèsent tant. Sur lesquels on s’appuie ou qu’on fuit. Ici le narrateur de Benzine a fui. Consciemment. Les silences évoqués dans le titre étaient trop présents. À la mort de son père, Amine est prévenu par ses sœurs et se rend à Trappes. Pour l’enterrement. Pour les rites musulmans… Lire la suite
Photos passées de Thierry Marignac, La Manufacture de Livres
Photos passées vient de sortir à la Manufacture de livres. Thierry Marignac y raconte son histoire, vue à travers le prisme d’un mystère familial. En février 2022, il reçoit de sa tante deux photos : un bébé grognon, dans les bras d’une femme coiffée années 50, puis dans ceux d’un homme en pardessus, plus âgé qu’elle. En fond, une rivière, un pont, quelques arbres. C’est la première fois que Thierry Marignac voit le visage de son père biologique. Il ne connaît pas encore vraiment son nom, seulement une hypothèse non confirmée… Lire la suite
Ours de Marian Engel traduit par Geraldine Chognard, Editions Cambourakis
L’histoire d’Ours, c’est d’abord une sortie qui fit scandale, avant de recevoir, en 1976, le Prix du Gouverneur général, forme de Goncourt canadien, catégorie roman et nouvelle de langue anglaise. Probablement car Ours est le récit d’une émancipation : le retour à l’instinct primaire d’une femme solitaire, civilisée et enfermée dans le passé. Un roman qui ne détonne plus dans le foisonnement actuel d’une littérature puissamment féministe. Pour cette raison peut-être, mais avant tout pour ses qualités intrinsèques, les éditions Cambourakis ont donc été bien inspirées de le republier – et de lui rendre son titre originel – … Lire la suite
Rhapsodie balkanique de Maria Kassimova-Moisset traduit par Marie Vrinat, Editions des Syrtes
Rhapsodie balkanique de Maria Kassimova-Moisset paraît en ce mois d’août aux éditions des Syrtes dans la traduction de Marie Vrinat. Traduit en français depuis le bulgare, le texte chantonne quand même en grec, en turc, en bulgare. Subrepticement, il installe dans la tête du lecteur la sensualité et la douceur de ces territoires chamarrés où les langues, les cultures, les traditions se mélangent et s’accrochent, et ce depuis des siècles… Lire la suite
Ma vie ressemble à la vôtre de Jan Grue traduit par Marina Heide, le bruit du monde
Imaginez qu’arrivé à l’âge adulte vous croisiez une ancienne connaissance et que cette personne vous apostrophe extrêmement surprise d’un « Tiens tu as l’air d’aller bien ? » et qu’en fait vous compreniez qu’elle a en tête un bien moins politiquement correct, « Tiens tu n’es pas mort ? ». C’est pourtant l’histoire réelle de Jan Grue racontée dans son bouleversant récit, Ma vie ressemble à la vôtre (le bruit du monde), traduit du norvégien par Marina Heide et qui parait en cette rentrée littéraire 2023…Lire la suite
Que notre joie demeure de Kevin Lambert, Le nouvel attila
Que notre joie demeure… Ce titre vient d’un moment du premier chapitre où une amie de l’héroïne, Celine, fête son anniversaire en grandes pompes. Cette amie se met à chanter en improvisant sur cette phrase : que notre joie demeure, que ma joie demeure. Scène à la fois loufoque – tant le luxe est décrit avec précision – et à la fois presque belle et pure. Au lecteur de se faire son idée. Kevin Lambert, l’auteur, ne juge pas me semble-t-il. Il nous emmène avec lui dans ce monde où les riches font la loi tout en pensant faire le bien… Lire la suite
Le livre de la rentrée de Luc Chomarat, La Manufacture de livres
Luc Chomarat s’est fait une spécialité : tirer à boulets plus ou moins rouges sur le milieu de l’édition française. Après L’Espion qui venait du livre, Le Dernier Thriller norvégien et Le Polar de l’été, Le Livre de la rentrée ne faillit pas à la règle : on y retrouve son héros récurrent, le bien nommé éditeur Delafeuille, à qui on a donné un ultimatum. Cette année, il a intérêt à donner à Mirage, la maison qui l’emploie, LE roman de la rentrée. Facile à dire… Lire la suite
Celles qu’on tue de Patricia Melo traduit par Elodie Dupau, Buchet Chastel
Un texte qui foudroie et qui provoque de fortes secousses : avec Celles qu’on tue, Patrícia Melo montre que les violences faites aux femmes ne sont ni sporadiques, ni insensées. Elles sont l’expression d’un fonctionnement bien ancré, celui dans lequel les hommes sont appelés à dominer. Une manifestation parmi d’autres du besoin de posséder, qui ne se limite pas à l’autre moitié de l’humanité : il s’étend à la terre, aux ressources, à la planète toute entière. Le roman s’ouvre sur une gifle…. Lire la suite
Merle, merle, mûre de Tamta Melachvili traduit par Alexander Bainbridge et Khatouna Kapanadzé, éditions Tropismes
Lorsque j’ai lu la première fois Merle, merle, mûre de Tamta Melachvili, j’ai surtout aimé la « voix » de la narratrice, Etéri. Sa gouaille, son côté « brut de décoffrage », ses réflexions parfois tendres, parfois acérées comme une faucille. Je l’ai aimée d’autant plus que sa place – j’entends par là la place de la femme d’un certain âge, simple, ordinaire, avec une vie ordinaire – lorsqu’elle a donc une place dans la littérature… Lire la suite
Diane, l’ensauvagée de Elise Fontenaille, éditions du Rouergue
Tiens, voilà le retour de la Brodeuse, qui cette fois est accompagnée de l’Écrivaine et encore bien d’autres personnages pour un court roman qui lorgne très fort du côté de Jean Giono. Apparue dans un précédent roman nommée La Sourcière, « elle a repris du service » comme l’écrit l’autrice Élise Fontenaille. Et pas pour rien ! Dans la collection ado noir des éditions du Rouergue, nous découvrons une histoire tragique, triste, humaine et humaniste… Lire la suite
Feedback de Jakub Zulczyk traduit pas Kamil Barbarski, Rivages
Voilà un roman sans concession, où l’auteur se met à nu comme rarement. Et ce n’est pas un long fleuve tranquille. Le héros s’appelle Marcin Kania, il a eu un certain succès dans la musique avec un tube absurde intitulé Je t’aime comme la Russie… Depuis, il a sombré dans l’alcoolisme, semant la désolation autour de lui. Ce qui ne l’a pas empêché de prospérer dans les spéculations immobilières qui gangrènent Varsovie… Lire la suite
L’Hallali de Nicolas Lebel, éditions du masque
« Oubliez tout ce que vous pensiez savoir, parce que vous n’avez pas affaire à une simple suite, mais au chapitre final d’une trilogie ». Cette citation de Scream pourrait tout à fait convenir au 3ème opus des aventures de Yvonne Chen, ex-flic de la crim’ devenue agent infiltrée de la DGSI au cœur d’une impitoyable organisation criminelle (Voir Le gibier et La Capture, dans la série des Furies). Dans L’Hallali, toutes les cartes sont rebattues et nos certitudes vacillent… Lire la suite
Jour encore, nuit à nouveau de Tristan Saule, Le Quartanier
Les Chroniques de la place Carrée sont arrivées discrètement il y a deux ans, en plein confinement, avec « Mathilde Ne Dit Rien« , une vraie pépite, suivi de « Héroïne » l’année suivante, tout aussi bluffant.
Le troisième acte, publié cette année, est à nouveau épatant. L’histoire se concentre sur Loïc, un type ordinaire qui vit seul, aime son boulot, sa sœur Nini et les cours de théâtre d’Ali. Jusqu’à ce qu’un certain virus arrive. Un déclencheur qui va révéler toutes les failles de ce voisin en apparence banal… Lire la suite
Shamane, de Marc Graciano, Le tripode
Marc Graciano est un écrivain à nul autre pareil et son dernier ouvrage paru aux Éditions du Tripode, Shamane, en est un troublant exemple ainsi qu’un livre qu’il vous sera difficile d’oublier. Chez Graciano on est très rapidement plongé, immergé dans une ambiance, une atmosphère qui vous emporte, qui vous ravit à vous-même. Shamane est ici l’histoire d’une femme, treillis militaire et longues tresses conjugués, qui a fait le choix de vivre dans un camion, seule, coupée de la civilisation mais qu’on devine en lisière de notre monde ; elle vit en harmonie avec la nature, pratique le yoga et médite… Lire la suite
Crépuscule de Philippe Claudel, Stock
Un livre dur, intense, dérangeant souvent. L’univers de Philippe Claudel est toujours aussi noir. En lisant Crépuscule, on pense souvent au Rapport de Brodeck mais l’auteur rajoute une nouvelle dimension plus politique à son œuvre. Ici, l’Empire domine. On ne s’y intègre jamais vraiment, on y est comme un invité permanent mais on est prêt à le quitter à tout moment surtout si l’on est d’origine étrangère. Certains l’ont bien compris, d’autres non et le paieront cher… Lire la suite
Six Versions – le disparu du Wentshire de Matt Wesolowski traduit par Antoine Chainas, Les Arènes
Voici le troisième épisode de la série « Six versions », dont les deux premiers ont été chroniqués ici et là. Matt Wesolowski suit son chemin, et nous présente la troisième série de podcasts de son héros, Scott King, qui a choisi de revenir sur des faits divers du passé e, réinterrogeant, des années plus tard, les principaux témoins. Cette fois, il s’agit de la disparition d’un petit garçon qui s’est littéralement volatilisé alors qu’il effectuait un trajet en voiture avec son père. Scott King hésitera longtemps avant de se lancer dans cette nouvelle investigation. Pourquoi ?.. Lire la suite
Le mâle est fait d’Anne Dhoquois, Les Arènes
Tout est dans le titre… pour son deuxième roman dans la collection EquinoX des éditions Les Arènes, Anne Dhoquois donne le ton dès le début. Avec un texte dédié à la sororité et une couverture explicite, on ne peut que se douter de l’histoire à venir… Et on ne sera pas déçu… Trois hommes vont être assassinés dans trois villes différentes, ce qui va monopoliser trois équipes de policiers pour trois histoires qui vont évidemment se rejoindre grâce à un détail commun, la disparition du sous-vêtement des victimes… Lire la suite
Ce n’est qu’un début, commissaire Soneri de Valerio Varesi traduit par Florence Rigollet, Agullo
La huitième enquête du commissaire Soneri, écrite par celui que la presse appelle le Simenon italien, nous dévoile un Soneri en colère, aux prises avec sa hiérarchie, la politique, la société en général. D’autant que l’affaire qui va l’occuper le ramène à ses années de jeunesse et de révolte : l’homme qui a été assassiné est un ancien militant du Mouvement étudiant et du 68 parmesan. Soneri va se retrouver confronté à d’anciens révolutionnaires qui ont bien changé, pas forcément en bien… Lire la suite
Ceux qui ne meurent jamais de Dana Grigorcea traduit par Elisabeth Landes, Les Argonautes
Ceux qui ne meurent jamais est un roman poétique, politique, drôle, mélancolique, dénonciateur, riche ! Dana Grigorcea utilise l’image de Vlad Țepeș – et plus précisément sa représentation la plus connue dans l’imaginaire collectif, Dracula – et se sert allégrement des ressorts fantastiques du personnage pour décrire la Roumanie avec tous ses contrastes… Lire la suite
Heureuses nouvelles sur avions en papier de Juan Marsé traduit par Jean-Marie Saint-Lu, Christian Bourgois
Juan Marsé est un auteur espagnol disparu en 2020 qui reste finalement peu connu en France et c’est bien dommage. Il n’a pourtant pas son pareil pour installer des ambiances, originales et insolites et pour les peupler de personnages atypiques qui vous trottent longtemps dans la tête. On pense bien sûr à l’inoubliable couple Teresa et Manolo du superbe, Teresa l’après-midi, chef d’œuvre du barcelonais. Ce bref roman d’une petite centaine de pages et au titre d’une absolue poésie… Lire la suite
Charrue Tordue de Itamar Vieira Junior traduit par Jean-Marie Blas de Roblès, Zulma
Deux sœurs et un couteau : dès la scène d’ouverture, Charrue Tordue saisit son lecteur. Fascinées par le brillant du fer, pressées par le retour de la grand-mère, les fillettes s’empressent de le porter à la bouche. Depuis qu’elles l’ont découvert, avec son improbable manche en ivoire, elles veulent en connaître le goût. Lorsque la vieille femme revient finalement du jardin, le visage des enfants ruisselle. Entre elles et le couteau gît un morceau de langue. Les sœurs ont signé sans le savoir un pacte de sang entre elles – entre elles, mais aussi avec la terre… Lire la suite